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Le Père Emmanuel vous propose de vous jeter à l'Ô

Ce temps de l’Avent est éminemment particulier. La crise sanitaire engendre l’incertitude, sociale ou économique. Nous sommes immergés dans nos fragilités. Elles peuvent générer angoisses, violences ou refus. Nous souffrons également de l’absence de perspectives. Dans ce climat, comment préparons-nous Noël ? Comment notre Avent est-il impacté ? Plus encore, la naissance de Jésus est-elle capable de transformer cette atmosphère ? Cette période porte la marque du mystère pascal. Dans la mort, Dieu fait jaillir la Vie. En effet, nous redécouvrons notre incapacité à nous sauver tout seul. Beaucoup de nos contemporains vivent la souffrance. Dans cette reconnaissance de l’action de la mort, nous percevons l’action de Dieu dans la redécouverte de notre besoin de Sauveur et de salut. Nous marchons dans la nuit mais une petite lumière s’allume déjà.

 

Cette situation devient une occasion de réfléchir à ce que chacun d’entre nous fait pour qu’advienne un monde meilleur, qu’advienne le Royaume de Dieu. La fête de l’Incarnation du Fils de Dieu fait entrer dans une double naissance. Le Fils éternel de Dieu entre dans le monde en naissant à la vie humaine afin de nous faire renaitre comme fils et filles adoptives du Père. L’enfant n’est pas seulement celui que nous attendons mais aussi celui que nous devenons. Nous sortons de la routine, la sinistrose ou l’angoisse. Pour entrer dans ce bel avenir ouvert par Jésus, je vous propose de nous jeter à l’Ô !

 

Il ne s’agit pas de natation mais de prière ! Sept antiennes sont chantées par l’Église entre le 17 et le 23 décembre à l’Office du Soir pour accompagner le cantique de Marie, le Magnificat. Elles commencent toutes par l'exclamation « Ô… ». Elles annoncent les bienfaits de l’Incarnation du Fils de Dieu. Datant du Ve siècle, elles sont inspirées de la Bible.

 

  • 17 déc. : Ô Sagesse de la bouche du Très-Haut, toi qui régis l’univers avec force et douceur, enseigne-nous le chemin de la vérité. Viens Seigneur, viens nous sauver !
  • 18 déc. : Ô Adonaï, chef de ton peuple d'Israël, tu te révèles à Moïse dans le feu du buisson ardent et tu lui donnes la Loi sur la montagne. Délivre-nous par la vigueur de ton bras. Viens Seigneur, viens nous sauver !
  • 19 déc. : Ô Rameau de Jessé, étendard dressé à la face des nations, les rois sont muets devant toi tandis que les peuples t’appellent. Délivre-nous, ne tarde plus. Viens Seigneur, viens nous sauver !
  • 20 déc. : Ô Clef de David, ô sceptre du royaume d'Israël, tu ouvres et nul ne fermera. Tu fermes et nul n’ouvrira. Arrache les captifs aux ténèbres. Viens Seigneur, viens nous sauver !
  • 21 déc. Ô Soleil levant, splendeur de la justice et de lumière éternelle, illumine ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort. Viens Seigneur, viens nous sauver !
  • 22 déc. : Ô Roi de l’univers, Ô Désiré par les nations, Pierre angulaire qui joint ensemble l’un et l’autre mur, Force de l’homme pétri de limon ! Viens Seigneur, viens nous sauver !
  • 23 déc. : Ô Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations ! Viens Seigneur, viens nous sauver !

 

L'initiale du premier mot de ces sept antiennes, de la dernière à la première, donne l’acrostiche latine ERO CRAS : DEMAIN JE SERAI LÀ. Le lendemain du 23 décembre, c’est le 24 ! Il sera né en nous ! Chaque jour, je vous propose de prier en communion tous ensemble avec ces antiennes. Ce signe d’unité paroissiale nous préparera à accueillir Jésus en nous, à nous être renouvelé par le Verbe. Sans pouvoir parler, il est la suprême Parole de Dieu. Écoutons-là !

Père Emmanuel GOUGAUD